du vent dans les ailes

A l’origine du Projet...

 … il y a un rêve d’enfant, une fascination pour les moulins de toutes sortes mais surtout à vents, sorte de géants de pierre ancrés au sol qui, tel Sisyphe (fils d’Eole !) roulant sa pierre à l’infini, semblent condamnés à recommencer leur tâche et tourner, tourner sans cesse jusqu’à l’épuisement…

Cette fascination m’avait un peu quittée, en même temps que disparaissaient de notre environnement ces vieux moulins à vent. Elle a pris un élan nouveau avec l’apparition des éoliennes dans nos paysages contemporains.

Depuis plus de 10 ans déjà je m’arrête à leur pied. Les éoliennes m’intriguent, m’interpellent, elles me parlent. Je m’arrête écouter leur chant, je me laisse hypnotiser par leur tournoiement régulier… et je ne cesse de m’émerveiller de ce que ces silhouettes graciles soient parties intégrantes du paysage dans lequel grandissent nos enfants.

Je suis de la génération intermédiaire, de ceux qui ont connus les « vieux moulins », puis quelques silhouettes en ruines puis plus rien, et qui voient aujourd’hui se multiplier les éoliennes sur tous les territoires, sur tous nos terroirs… et bien que convaincue de l’urgence à préserver notre terre mère, je suis interpellée par les contradicteurs, les études remettant en cause leur efficacité, les bilans ornithologiques catastrophiques, ou seulement catastrophistes ? Il m’importe donc d’entendre toutes les voix...

Or, sur le chemin du conte, j’en viens à me demander comment nous sommes-nous appropriés ces géants de métal. Que nous racontent-elles de notre passé ? Que nous racontent leurs traces laissées dans les sillons ? Que voyons-nous, à travers elles, de changement dans notre environnement naturel ?...

J’ai eu envie de partager ces interrogations avec la population, dans sa plus grande diversité et de lancer une rêverie commune, collective.

Des questions lancées au vent avec l'innocence de l'enfance,

comment naissent les éoliennes ?

et pourquoi ?

et comment ?

pour que de toutes nos bouches naisse une légende moderne.

J’ai eu envie qu’ensemble, nous nous laissions glisser sur les ailes du vent.

 Cilou Martin